2,3% des élèves : ce sont les chiffres retenus par l’OMS (2018) concernant la précocité intellectuelle des élèves, quelques soient leur milieu social et l’environnement familial.  

Enfant précoces, surdoués, à haut potentiel (HP), ou encore petits zèbres : ils sont tous différents malgré certaines caractéristiques communes.

La reconnaissance des particularités intellectuelles et psychologiques des élèves intellectuellement précoces (EIP) se fait dans le cadre d’un bilan chez le psychologue. Tous ont un point commun : le seuil de précocité est défini par un Q.I supérieur ou égal à 130.

 

Reconnaitre les signes qui nous interrogent sur une probable précocité

 

Dans la toute petite enfance :

Dès la naissance, ce sont des bébés au regard intense, presque perçant. Durant les premiers mois de leur vie, on dirait qu’ils scrutent leur environnement, ils observent tout ce qui les entoure.

L’âge de la parole n’est pas un facteur déterminant, bien qu’ils apprennent généralement à parler rapidement. Mais lorsqu’elle est acquise, leur vocabulaire est riche et ils ont une exigence lexicale. Cette richesse leur permet très tôt d’être en position d’argumenter face aux adultes. Leur besoin de se débrouiller seuls et de tout maîtriser rend parfois les rapports conflictuels.

Leur mémoire à long terme est impressionnante et remplie de détails : ils peuvent même s’agacer de nous voir ne pas se souvenir des même choses.

Ils possèdent l’art de la discussion et de la négociation, ce qui peut avoir tendance à nous faire perdre patience. En tant que parents, on aimerait parfois qu’ils agissent simplement, sans être obligé de tout justifier.

Ils ont un appétit précoce pour la lecture : pensez aux abonnements en bibliothèque, cela permet d’avoir accès à une multitude d’ouvrages.

Souvent plus sujet aux terreurs nocturnes, ils ont également besoin d’un rituel au moment du coucher qui les sécurise. Pour certains, le temps d’endormissement peut être parfois très long car ils ont du mal à mettre leur cerveau en veille. Leur réveil peut être très matinal car ils ont besoin d’être en activité.

Souvent doté d’une grande empathie, ils ressentent nos émotions en plus des leurs ce qui n’est pas toujours facile à gérer pour un enfant.

La gestion des émotions est plus difficiles pour eux et les tempêtes émotionnelles plus fortes, d’où l’importance d’accueillir leurs émotions comme les nôtres afin de mieux les accepter. Souvent hypersensibles, cet atout peut vite devenir un poids si on ne leur apprend pas à vivre avec de la meilleure manière.

Leur conscience de la réalité des choses peut les amener à être angoissés et à se poser des questions existentielles très tôt.

 

A l’école :

Les garçons sont généralement détectés plus rapidement que les filles, de par leur tendance à manifester haut et fort leur différence et leurs besoins : ils sont souvent qualifiés de « bulldozer ». Tandis que les filles se sur-adapteraient majoritairement et l’on parle ici de « caméléon ». Notons que l’inverse, bien que moins fréquent, existe aussi.

Un point commun à tous ces enfants, le besoin d’être nourrit intellectuellement. Ils peuvent vite s’ennuyer ou décrocher si on ne répond pas à leur besoin.

Habitués à réussir sans savoir comment, ils ont la peur de l’échec et peuvent vite perdre confiance en eux : combien de fois avons nous entendu notre enfant nous dire « je suis nul ! » s’il n’arrive pas à faire quelque chose du premier coup … ? Leur apprendre à apprendre de leurs erreurs et mettre en place des méthodes d’apprentissage ne sera que bénéfique pour la suite de leur scolarité. En effet, dès le collège, le raisonnement par intuition ne sera plus suffisant, et toute notre vie nous apprenons grâce à nos erreurs.

Ils sont en quête de sens et auront du mal à faire des choses qui n’en ont pas : alors n’hésitez pas à donner du sens à leurs apprentissages.

Socialement, certains vont très bien s’intégrer tandis que d’autres auront plus de mal, du fait de leur décalage et de centres d’interêts différents de ceux de leur âge.

Il faut pouvoir faire équipe avec le corps enseignant afin de pouvoir adapter l’enseignement à leurs besoins. Ils font partie des élèves à besoins éducatifs particuliers. Afin de développer pleinement leur potentialité, des aménagements appropriés doivent être mis en oeuvre. L’éducation nationale préconise « un accompagnement pédagogique adapté, un regard bienveillant afin de l’aider à surmonter ses difficultés en méthodologie et à stimuler ses capacités » pour diminuer le risque de l’échec scolaire.

Enfin, l’importance d’un cadre ferme et bienveillant, que ce soit à l’école ou bien à la maison, est d’autant plus nécessaire pour ses enfants atypiques.

 

Quelques idées reçues autour de la douance

1. Les enfants HP sont les premiers de leur classe

Etre un enfant HP ne veut pas dire être bon partout. Leur mode de fonctionnement cognitif particulier n’est pas toujours adapté au système scolaire classique, et leurs capacités peuvent être bridées du fait de ne pas « rentrer dans le moule ». Des méthodes d’apprentissages non adaptées ne lui permettront pas d’exprimer pleinement son potentiel. De plus, du fait d’avoir besoin de sens dans ce qu’ils font, les différentes matières étudiées ne feront pas l’unanimité.

2. Ils sont plus matures que leur âge

Leur profil de développement spécifique présente une dyssynchronie, c’est à dire une différence de rythme entre, d’une part, le développement psychomoteur et le développement affectif dans la norme par rapport à leur âge, et d’autre part, le développement intellectuel plus rapide.

S’ils présentent donc une avance intellectuelle par rapports aux autres enfants, leur maturité affective et leur développement psychomoteur reste en rapport à leur âge.

C’est pourquoi il est parfois difficile d’adapter son comportement face à eux : nous pouvons parfois être trop exigent du fait d’avoir l’impression de parler à un enfant plus âgé.

3. L’enfant HP est plus intelligent que les autres

Il n’est pas plus intelligent que les autres : il a seulement une forme d’intelligence différente qui lui permet d’être en avance pour certains apprentissages, mais parfois en retard sur d’autres.

4. Ils ont une grande confiance en eux.

Même s’ils peuvent parfois donner une impression d’hyperconfiance en se vantant, il s’agit simplement d’une maladresse. Ces enfants ont du mal à réguler leurs émotions et ont souvent une mauvaise estime d’eux-mêmes.

5. Ce sont des enfants modèles

Leur hyperémotivité est souvent en cause dans leurs attitudes d’opposition ou de provocation envers leurs parents ou leurs enseignants. Lorsque le sentiment d’injustice est éprouvé, il est très difficile pour eux de se contenir et ne peuvent se retenir de l’exprimer.

6. C’est facile pour toi, ton enfant est précoce !

Alors non, avoir un enfant à haut potentiel n’est pas de tout repos. C’est une éternelle remise en question (parfait pour le développement personnel du ou des parents) et il n’est pas toujours facile de pouvoir répondre au besoin d’être nourri intellectuellement, de gérer leurs tempêtes émotionnelles ou autres spécificités. Le fait que le sujet soit méconnu des autres, même si on en parle de plus en plus, n’est pas toujours évident pour ces enfants et leurs parents. Mais voyons les choses du bon coté : c’est une réelle chance de posséder ce potentiel qui ne demande qu’à être exploité.

 

Différentes ressources pour vous aider

Je vous donne ici le nom de deux associations (parmi tant d’autres), pleines de ressources, auprès desquelles vous pourrez obtenir des réponses à nombre de vos questions, qui organisent également des rencontres et des conférences :

D’autres sites internet sont une mine d’informations :

Certains groupes Facebook, tels que :

Quelques livres à lire :

  • « L’enfant surdoué, l’aider à grandir, l’aider à réussir » de Jeanne Siaud-Facchin : la référence pour une entrée en matière
  • « Les surdoués ordinaires » de Nicolas Gauvrit : une approche plus nuancée et optimiste concernant la précocité intellectuelle
  • « Avec lui c’est compliqué, vivre avec un enfant précoce, l’aider à grandir et à réussir » de Gabrielle Sebire et Cécile Stanilewicz : des outils éducatifs pour accompagner nos petits zèbres

Une vidéo intéressante « mon enfant est-il précoce » de La Maison des maternelles :

Cette liste non-exhaustive laisse place à bien d’autres sources d’informations que je me ferai un plaisir de partager avec vous.

 

Quelle chance d’avoir un petit zèbre

Si vous êtes concerné(e), vous avez pu l’expérimenter : avoir un zèbre à la maison n’est pas toujours de tout repos.

Mais plus vous connaitrez leur fonctionnement et leurs spécificités, plus vous aurez les bonnes clés pour les aider à s’épanouir et devenir des adultes heureux. Prenez soin de cette richesse et n’hésitez pas à faire appel à différents outils et professionnels pour les accompagner au mieux.

Le Neurofeedback EEGq est évidemment un outil très concluant en réponse à de nombreuses problématiques rencontrées par ces enfants, telles que:

  • Les troubles anxieux
  • Les tempêtes émotionnelles
  • Le manque de confiance en soi
  • L’hypersensibilité non maitrisée

 

Et surtout, n’oubliez pas :

« Les enfants précoces ne sont pas tout à fait des enfants comme les autres, mais comme les autres, ce sont des enfants. »


Dr Olivier REVOL, pédopsychiatre. Extrait de « Même pas grave ! L’échec scolaire, ça se soigne »

Si vous souhaitez savoir si le Neurofeedback EEGq peut être une réponse à vos problématiques, n’hésitez pas à me contacter pour en discuter !